Émigration choisie
A toi, pauvre hère qui erre sur l'onde agitée,
En quête d'un rivage prometteur de félicité
Que n'as-tu pas vécu dans ton sud sauvage ?
Pour céder aux sirènes d'un lointain mirage
La houle qui t'entraine m'étreint la liesse.
De mon honneur de célébrer la messe
Autour des miens en communion sans fin
Tu as rompu le pacte du pain sans levain
A toi, pauvre hère sur le cap des négriers
Les flots se referment sur toi, apitoyés
Et moi, vivant le drame de ton linceul abimé
Je maudis ce Cham, sans vraiment le blâmer