Résultats partiels des présidentielles togolaises: et maintenant?
Retour ce soir sus.r Lomé. L'avion était plus que vide. Normal, revenir au Togo la nuit des résultats est un peu suicidaire. Apparemment, une bonne partie des passagers ne savaient pas ce qui se trame dans le pays.
Suis arrivé à la maison furieux parce que mon chauffeur m'avait posé un lapin. J'ai dû me rabattre sur un taximan qui m'a fichue la peur de ma vie en me disant que le président était en fuite au Burkina et que le ministre Bodjona avait suspendu la CENI. Catastrophé, j'ai appelé tous azimuts, et j'ai eu confirmation qu'il n'en était rien.
J'ai posé mon sac, puis grimpé dans la voiture pour tater la ville. Tout est calme. Certes, il y a très peu de taxis, mais Agoe (balieue nord de la ville) est animé, assez pour cacher la différence.
Je pousse un peu en ville, l'oeil aux aguets. Quelques gendarmes à certains carrefour tout de même. Ils sont courtois. Le boulevard circulaire est presque vide. mais les tapineuses sont là. Faut bien vivre.
Je file chez un ami pour prendre des nouvelles. La TVT publie des extraits des résultats proclamés par les CELI, puis passe à un documentaire. C'est pas France 24 qu'on apprends la reélection de Faure à 60% environs. Ce n'est même pas précisé dans le communiqué.
Drôle de pays tout de même. Pourquoi la nuit de l'élection (elle a existé?; j'étais pas là) n'a pas continué.
Je sors de nouveau en ville. Quelques supporters de Faure font la fête, mais rien de spontanné.
Un dispositif plus important verrouille Bè. De toutes les façons, je n'avais pas l'intention de m'y rendre.
Direction mon bureau. J'en ai suffisamment vu pour aujourd'hui.
Alors, quelle est la suite. Bien entendu, il reste les recours (48 heures) avant la proclamation définitive des résultats par la cour constitutionnelle.
De sources concordantes, l'abstention a été très importantes au sud. Les militants (inexistants) n'ont pas fait un travail de mobilisation de la population, alors que du coté du régime, le RPT et la nébuleuse d'association a fait du terrain. Certes, ils étaient pour cela bien encouragés, mais c'est de bonne guerre. Je reste persuadé que le Togolais est suffisamment averti pour ne pas céder uniquemment au miroitement des espèces sonnantes et trébuchantes. Les Togolais sont normalement un peuple fier. Enfin, sont encore.
Que va-t-il se passer. J'ai eu l'impression, d'après ce que j'ai vu et lu sur l'organisation de ces élections, qu'une recherche de la transparence en a véritablement soutendu l'organisation. Si c'est le cas, si l'opposition se sent flouté dans des bureaux de vote, qu'elle pose rapidement les recours. Ce sont les règles du jeu. Les observateurs sont encore là, et pour une fois, les portes leur ont été largement ouvertes (certains journalistes français n'ont pas eu cette chance. Je ne sais pourquoi). Donc, faire tous les recours imaginables. Je crois que la cour constitutionnelle doit être prête à faire des recompte de voix si cela s'avère nécéssaires.
Surtout, éviter de rentrer dans le jeu d'Agbéyomé, qui depuis avant hier fait des appels inquiétants à la violence. Il faut l'éviter à tout prix. Je crois que dans une contexte politique aujourd'hui extrêmement mondialisé et imbriqué, l'opposition à plus intérêt à montrer les fraudes (si elles existent) à la communauté internationale, qui est plus à même de tordre le bras à un éventuel usurpateur, que lancer de jeunes dans la rue, qui ne modifieront rien au résultats, et feront le lits des anarchistes de tous bords, heureux de casser à loisir.
Par contre, si l'opposition, enfin, les leaders, au fond de leur conscience, prennent la mesure de leur échec et l'acceptent courageusement, je pense (je rêve, sans aucun doute) que présenter ses félicitations au vaiqueur serait l'aboutissement grandiose de cette période de culture démocratique enclenchée depuis 20 ans.
Je rêve. Je sais. Hélas.
Suis arrivé à la maison furieux parce que mon chauffeur m'avait posé un lapin. J'ai dû me rabattre sur un taximan qui m'a fichue la peur de ma vie en me disant que le président était en fuite au Burkina et que le ministre Bodjona avait suspendu la CENI. Catastrophé, j'ai appelé tous azimuts, et j'ai eu confirmation qu'il n'en était rien.
J'ai posé mon sac, puis grimpé dans la voiture pour tater la ville. Tout est calme. Certes, il y a très peu de taxis, mais Agoe (balieue nord de la ville) est animé, assez pour cacher la différence.
Je pousse un peu en ville, l'oeil aux aguets. Quelques gendarmes à certains carrefour tout de même. Ils sont courtois. Le boulevard circulaire est presque vide. mais les tapineuses sont là. Faut bien vivre.
Je file chez un ami pour prendre des nouvelles. La TVT publie des extraits des résultats proclamés par les CELI, puis passe à un documentaire. C'est pas France 24 qu'on apprends la reélection de Faure à 60% environs. Ce n'est même pas précisé dans le communiqué.
Drôle de pays tout de même. Pourquoi la nuit de l'élection (elle a existé?; j'étais pas là) n'a pas continué.
Je sors de nouveau en ville. Quelques supporters de Faure font la fête, mais rien de spontanné.
Un dispositif plus important verrouille Bè. De toutes les façons, je n'avais pas l'intention de m'y rendre.
Direction mon bureau. J'en ai suffisamment vu pour aujourd'hui.
Alors, quelle est la suite. Bien entendu, il reste les recours (48 heures) avant la proclamation définitive des résultats par la cour constitutionnelle.
De sources concordantes, l'abstention a été très importantes au sud. Les militants (inexistants) n'ont pas fait un travail de mobilisation de la population, alors que du coté du régime, le RPT et la nébuleuse d'association a fait du terrain. Certes, ils étaient pour cela bien encouragés, mais c'est de bonne guerre. Je reste persuadé que le Togolais est suffisamment averti pour ne pas céder uniquemment au miroitement des espèces sonnantes et trébuchantes. Les Togolais sont normalement un peuple fier. Enfin, sont encore.
Que va-t-il se passer. J'ai eu l'impression, d'après ce que j'ai vu et lu sur l'organisation de ces élections, qu'une recherche de la transparence en a véritablement soutendu l'organisation. Si c'est le cas, si l'opposition se sent flouté dans des bureaux de vote, qu'elle pose rapidement les recours. Ce sont les règles du jeu. Les observateurs sont encore là, et pour une fois, les portes leur ont été largement ouvertes (certains journalistes français n'ont pas eu cette chance. Je ne sais pourquoi). Donc, faire tous les recours imaginables. Je crois que la cour constitutionnelle doit être prête à faire des recompte de voix si cela s'avère nécéssaires.
Surtout, éviter de rentrer dans le jeu d'Agbéyomé, qui depuis avant hier fait des appels inquiétants à la violence. Il faut l'éviter à tout prix. Je crois que dans une contexte politique aujourd'hui extrêmement mondialisé et imbriqué, l'opposition à plus intérêt à montrer les fraudes (si elles existent) à la communauté internationale, qui est plus à même de tordre le bras à un éventuel usurpateur, que lancer de jeunes dans la rue, qui ne modifieront rien au résultats, et feront le lits des anarchistes de tous bords, heureux de casser à loisir.
Par contre, si l'opposition, enfin, les leaders, au fond de leur conscience, prennent la mesure de leur échec et l'acceptent courageusement, je pense (je rêve, sans aucun doute) que présenter ses félicitations au vaiqueur serait l'aboutissement grandiose de cette période de culture démocratique enclenchée depuis 20 ans.
Je rêve. Je sais. Hélas.